Avec son rôle de Quasimodo, le bluesman Sherbrookois à la voix rauque débarque parmi les grands. Paris sera-t-il conquis?
Un petit quart de siècle derrière lui, le regard bleu, le verbe facile et l'humour subtil, Garou séduit davantage par son charisme que par sa forte carrure. Son nom circulait depuis quelques années déjà dans les milieux "underground" de la communauté artistique québécoise. Années où son entourage le trouvait bien audacieux - voire fou - de refuser des offres d'albums ou de gérance pourtant alléchantes.
"Je me disais que si quelque chose devait se produire, j'allais faire ça en grand."
Scotch à la main et cigare au bec, celui qui tient ces propos est attablé au bar Living Room, à Sherbrooke, d'où il est originaire. Il avoue cependant que, même dans ses rêves les plus délirants, il n'aurait jamais songé que Luc Plamondon jouerait pour lui le rôle de la marraine fée.
À l'été 95, le prolifique parolier débarque au Liquor Store de Magog, où Garou et son groupe, The Untouchables, interprètent des airs de blues et de soul. Plamondon trouve là la voix qu'il cherche pour interpréter Quasimodo, personnage central du drame musical Notre-Dame de Paris, qu'il signe en collaboration avec Richard Cocciante.
Vrai que seule cette whisky voice chaude et rauque peut transmettre l'émotion d'un être aussi tourmenté que le sonneur de cloches créé par Victor Hugo. Si Garou a fait ses classes à la dure dans les bars et qu'il s'apprête à graduer parmi les grands, il garde comme objectif de concocter son propre album.
"Je ne peux encore rien révéler, sinon que je travaillerai avec des collaborateurs renommés qui m'aideront à trouver un son funk qui "groove" sur des paroles en français."
En attendant et avant qu'il ne s'envole pour Paris où aura lieu la première de Notre-Dame en septembre , on peut le voir et l'entendre chanter tous les dimanches de mai et de juin au sympa Living Room de Sherbrooke.